Cette fête n’est pas une nouveauté Si on la considère comme très fortement liée aux Ostensions septennales, ce qu’elle est, bien entendu, il faut remonter jusqu’à 1519, date à laquelle il fut décidé que les ostensions auraient une périodicité septennale. Si on la considère comme la fête de la Confrérie des Porteurs de la chasse, ce qu’elle est d’ailleurs par priorité, il est possible de la considérer comme remontant à 1356, date de fondation de la Confrérie. Prendrait-on en compte la première des ostensions où la vénération publique des reliques, notamment, de saint Martial ont permis la guérison miraculeuse des personnes atteintes du mal des ardents? Alors c’est au 12 novembre 994 qu’il y a lieu de fixer le curseur.
En quoi cette fête est-elle une fête traditionnelle ? L’article Sur les notions de tradition et de société traditionnelle en ethnologie http://terrain.revues.org/3195 apporte des éléments de réponse intéressants en abordant trois questions et, surtout, en donnant trois réponses : – « La notion de tradition renvoie d’abord à l’idée d’une position et d’un mouvement dans le temps… La tradition serait de l’ancien persistant dans du nouveau – La notion de tradition renvoie aussi à l’idée d’un certain domaine de faits ou, si l’on préfère, d’un dépôt culturel sélectionné. La tradition ne transmettrait pas l’intégralité du passé ; il s’opérerait à travers elle un filtrage ; la tradition serait le produit de ce tri. – Enfin, outre l’idée d’une inscription et d’une circulation dans le temps, outre celle d’un message culturel lourd de sens, la notion de tradition évoque l’idée d’un certain mode de transmission. De même que tout ce qui survit du passé n’est pas ipso facto traditionnel, tout ce qui se transmet ne forme pas nécessairement tradition ».
Au regard de ces trois analyses, la fête de la Saint-Martial-des-Ardents constitue bien une fête traditionnelle – Elle témoigne d’une époque ancienne, voire très ancienne – Elle a transmis jusqu’à nous un morceau choisi de notre patrimoine, le culte des saints fondateurs. N’est-ce pas le buste de saint Martial qui figure sur les armoiries de la ville de Limoges ?« De gueules, au chef de Saint Martial de carnation, orné à l’antique d’or, ombré de sable, entre deux lettres gothiques d’or S et M ; au chef d’azur, chargé de trois fleurs de lis d’or » http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Heraldique_blason_ville_fr_Limoges.svg – Le mode de transmission témoigne de la valeur de la fête transmise. Il en témoigne en particulier parce qu’il associe des initiatives relevant de la sphére publique à des initiatives relevant de la sphère privée, et cela depuis trés longtemps . Bien avant d’avoir adopté un rythme septennal, il y eut des ostensions en 1151, 1213,1214, 1244… BIBLIOGRAPHIE. Marie-Christine Grave du Bourg. Alain Texier . Les clefs des Ostensions Limousines et Marchoises. 245 pages. Editions NPC 2009.